Sortie : Le cendrier. Dans la vie, tout s'explique ! (2022)
Mélodie Marine
2 avr. 2022
8 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 juin
Interview entre Marion (journaliste) et Mélodie (autrice) en mai 2022
Bonjour Mélodie,
Bonjour Marion,
Marion : Nous nous rencontrons pour la deuxième fois. La première était la sortie de votre roman « L’Amour, sinon rien ! » et aujourd’hui (mai 2022) pour « Le cendrier. Dans la vie, tout s’explique ! » pendant la période des débats présidentiels, militez-vous pour ou contre le tabac ?
Mélodie : Je ne milite ni pour ni contre le tabac. Ce roman, malgré son titre et la photographie de la couverture, ne traite pas du tabac ! Le thème principal est la relation victime/justice sous l’angle de la victime.
Écrire des romans contemporains signifie témoigner et la pollution liée aux mégots jetés à même le sol, est un délit, mais surtout un acte de pollution délibéré !
Dans ce roman, j’ai simplement illustré mon propos par des informations, le plus souvent chiffrées, en note de bas de page.
Chacun est libre de fumer ou pas, l’État français communique largement sur les conséquences du tabac sur la santé, ainsi que bon nombre de supports médicaux, scientifiques…
Parler d’écologie dans un roman ne me semble pas forcément superflu !
Toutefois, je dois reconnaître que j’ai été très surprise des réactions « tabac » que cela a engendrées. Et comme souvent les personnes qui réagissent, ne m’ont pas lue !
Pour moi, un cendrier est presque un objet obsolète ! Je n’ai presque aucun fumeur autour de moi et les cendriers que je possède, sont artistiques, esthétiques ou objets de cœur. Je n’imaginais pas les réactions suscitées par ce titre, la photographie de la couverture ou encore celles de la promotion.
Ni le titre, ni les photographies sont une incitation au tabac. Infantiliser les gens n’est pas une solution ! Lisez mon roman ! Je ne suis ni contre les fumeurs, ni contre les cendriers. Pourtant, je ne fume pas !
Marion : Très bien ! Pour que nos lecteurs comprennent, il n’y a pas de cendrier dans votre roman, alors pourquoi ce titre, pourquoi cette couverture ?
Mélodie : Un cendrier surgit, atterrit, dans la vie de Jade, un dimanche matin.
Marion : C’est étrange… pour un cendrier !
Mélodie : Je ne peux pas vous en dévoiler davantage afin de ne pas divulgâcher. Il faut lire le roman pour comprendre.
Marion : En effet, ce petit objet prend une place plus que surprenante dans votre histoire loin de son utilisation habituelle !
Mélodie : Chut ! Chut ! Ne divulgâchez pas !
Marion : Promis, je fais attention ! Votre titre « Le cendrier. Et dans la vie, tout s’explique ! » est donc provocateur. Vous nous aviez déjà bernés avec votre précédent roman « L’Amour, sinon rien ! » et sa jolie couverture rose illustrée avec une jeune femme angélique, dans lequel vous décriviez au vitriol les relations amoureuses de notre époque… Sans omettre l’exergue du beau ! Qu’en est-il dans ce dernier roman ?
Mélodie : Au vitriol ? Peut-être pas ! En effet, l’approche de ce dernier roman est similaire, toutefois le thème est différent !
Ici, la thématique principale est le rapport victime/justice, sous l’angle de la victime. Il s’agit d’un témoignage pour contribuer à une prise de conscience générale ainsi qu’une évolution constructive.
Vous aurez remarqué que ce récit se déroule dans un univers joyeux. Une artiste, Jade, partage son quotidien léger et heureux ainsi que ses aventures, ses mésaventures anecdotiques qui ont pour ambition de faire sourire voire rire les lecteurs.
En tant qu’autrice de romans contemporains, je mets un point d’honneur à équilibrer mes romans entre plaisir et témoignage. J’ai à cœur de mettre le beau en exergue !
Les êtres humains évoquent dans la plupart des cas que leurs déboires, leurs soucis, les tragédies du monde. Dans un pays comme la France, sans angélisme, les citoyens ont accès à du positif, du beau ! Je ne dis pas que tout est parfait ou facile pour tout le monde. La preuve est ce roman.
Nos acquis sont fragiles et le chemin vers un mieux pour tous — le progrès — est un travail, un combat du quotidien sur lequel nous avons tous un pouvoir d’actions.
Le roman aborde parallèlement de nombreuses questions comme :
. Connaissons-nous vraiment la vérité ?
. Est-il toujours nécessaire de connaître la vérité ?
Nos vies sont entourées d’actions des uns et des autres ou de situations surprenantes que souvent nous ne maîtrisons pas. Pourtant, nous avançons sans toujours comprendre, savoir qui, quoi, comment, pourquoi…
Même si l’Homme peut être pragmatique et rationnel, le monde ne tourne pas uniquement autour de lui et heureusement.
Ce sujet est abordé sur le ton de la dérision par la diversité des situations, j’espère qu’il fera rire ou sourire tous les lecteurs sans exception, même sur les sujets graves ou les plus énigmatiques.
Marion : Dans ce dernier roman, il est question des violences faites aux femmes par le prisme victime/justice à travers les yeux de la victime. Vous semblez avoir approché le sujet de très près quand j’ai lu la description des faits, le passage au poste de police…
Mélodie : Oui, entre plusieurs anecdotes et une vie heureuse, il est question de la violence faite aux femmes et tout particulièrement des solo. Les animaux se sont de tout temps attaqués aux plus faibles, ou tout au moins ce qu’ils croient être le plus atteignable, mais pour se nourrir dans la plupart des cas.
Une femme estampillée célibataire en France au XXIe siècle, est considérée au minimum comme un être vulnérable, sous bien des aspects.
Un des autres aspects féminins abordés dans ce roman, est la place de la femme dans notre société. Il existe plusieurs protagonistes essentiels dans cette histoire avec de nombreux schémas de vie qui cohabitent, se croisent, s’aiment de différentes manières. Toutefois, ne faisons pas peur aux futurs lecteurs, il s’agit de romances contemporaines qui se déroulent sur le sol français. Dans ce second roman, j’ai abordé de nombreuses thématiques, tout en cousant peut-être un peu plus l’ensemble.
Marion : Vous n’avez pas répondu à ma question concernant une potentielle agression physique.
Mélodie : Je ne tiens pas à parler de moi. Dans ce nouveau roman, Jade est la protagoniste. Toutefois, ce que je relate dans mes ouvrages, est soit illustré de mes propres expériences, soit le fruit d’un vrai travail d’investigation à travers des lectures, des visionnages, des rencontres, afin de rendre crédible mon message.
Marion : Je respecte !
Mélodie : Je peux vous dévoiler que j’ai été dans ma vie une femme solo pour aborder ce sujet sous de multiples angles dans mes romans, mais également une femme très amoureuse. J’ai en effet eu la chance d’aimer profondément et d’être aimée sincèrement par des personnes de qualité, de belles personnes. Et j’ai eu la chance, de ne jamais être violentée par mes conjoints. C’est peut-être parce que je n’ai jamais eu peur d’être solo — pas toujours dans la joie — que j’ai pu rencontrer des partenaires respectueux.
Le sujet des femmes indépendantes, hors du schéma dit normal, m’intéressait pour ce récit. Comment les femmes solo sont-elles perçues et traitées dans notre société par leur famille, leurs amis, les personnes en couple avec ou sans enfants, les hommes auxquels parfois, elles résistent, le monde du travail… D’ailleurs, pas uniquement les femmes, il y a aussi un homme solo dans le roman !
Marion : Vous aimez sincèrement quand c’est possible et vous êtes une solo heureuse… Vous êtes une vraie funambule ! Un équilibre pas toujours facile ?
Mélodie : Non, la vie nous réserve bien des surprises, mais je ne vous dévoilerais rien d’autre. Les seules révélations personnelles que je peux vous faire : j’ai aimé inconditionnellement et j’ai été une solo qui a essayé parfois avec brio d’être heureuse et épanouie. J’imagine que ça détient dans les romans.
Marion : D’accord ! Nous passons à la question suivante. Mélodie, vous avez un style que je qualifierais de roman à tiroirs. Il y a toujours plusieurs histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres. Vous mêlez des personnages très différents les uns des autres. Vous abordez plusieurs sujets sociétaux en même temps. Et pourtant, vous enveloppez le tout dans un joli papier aux couleurs acidulées. N’avez-vous pas peur de tromper ou de surprendre un peu trop vos lecteurs ?
Mélodie : être surpris, c’est fantastique ! Non ? Combien de fois devinez-vous les intrigues avant la chute ? Souvent ! Si les auteurs n’ont pas toujours comme ambition de surprendre, il faut au moins maintenir l’intérêt des lecteurs. J’y travaille !
Mes titres et mes couvertures de livres sont peut-être trompeurs, mais ils prennent tout leur sens à la lecture des romans.
Mes deux premiers romans sont bâtis autour de personnages principaux qui croisent de nombreux personnages secondaires qui sont parfois très présents, ont de vrais rôles dans l’histoire globale. C’est comme dans la vraie vie ! Théoriquement, les gens ne sont pas seuls dans leur coin, ils interagissent. Quoique avec la pandémie Covid-19, l’effet « société individualiste » dans laquelle nous étions et nous sommes parfois encore un peu…
Écrire des romans engagés, ça ne veut pas dire être rasoir ! Il faut impérativement que l’auteur travaille tant sur l’histoire ou les histoires que sur les axes légers ou drôles. Il est vraiment question d’équilibre ! Avez-vous ri en lisant mon dernier roman ?
Marion : Il est difficile de ne pas au moins sourire, moi, j’ai ri ! En plus, je vous ai déjà rencontré, lu… et je vous ai imaginé… Dans la maison avec une toiture en mikado, lorsqu’un intrus vous réveille… L’histoire du voleur des pères Noël en chocolat… Et cet appel au motif d’un hébergement improvisé… Quand on connaît votre affection pour vos mascottes. J’avoue, j’ai franchement ri !
Mélodie : Il faut m’oublier Marion quand vous lisez mes romans ! Toutes ces anecdotes ou histoires peuvent arriver à tout le monde. Certes, je relate souvent mes propres expériences, mais ce n’est pas toujours vrai ! Si vous saviez comment parfois, je transforme, j’additionne les personnages — ou minore. Même si j’avoue que je m’inspire de ma perception du monde, de mes aventures.
J’en profite pour signaler à vos lecteurs que je ne suis pas mes héroïnes de romans. Je ne suis pas aussi lisse qu’un personnage de roman. Je n’ai rien contre le fait que les gens me parlent comme à n’importe qui, au contraire ! Agissez avec bienveillance et frontalement, il n’y a pas plus désagréable ou déstabilisant que d’avoir des personnes derrière vous dans votre angle mort ou qui tournicotent autour de vous. En plus, vous risquez d’être mal reçu ! Ce n’est pas que je n’aime pas les gens, mais toute personne censée évite de rester derrière une femme.
Vous pouvez également m’écrire via les réseaux sociaux. Je mets un point d’honneur à répondre à chacun d’entre vous.
Pour revenir à votre question, je suis très contente que vous ayez ri ! J’ai fortement œuvré en ce sens… J’aime bien rire ou au moins sourire quand je lis.
Marion : Alors comment pouvez-vous pitcher votre roman ? Vous n’allez pas me dire comme le précèdent que vous n'en êtes pas capable…
Mélodie : Comme le précèdent, ce n’est pas chose facile ! Toutefois, je vais essayer.
Artiste, Jade vit une existence heureuse entre son travail alternant moments solitaires et rencontres multiples dans différentes villes pour présenter son travail, jusqu’au jour où l’inexplicable se produit ! Et Jade va devoir pousser la porte du poste de police.
Comment une personne si calme, sans histoire peut-elle se retrouver dans une telle situation ? Peut-on vraiment tout expliquer ?
Comment les femmes sont-elles reçues et entendues auprès des forces de l’ordre ? L’histoire de Jade est un témoignage dans l’objectif de sensibiliser l’opinion et d’améliorer le sort des femmes.
Le déroulé de ce roman éclaire — j’espère — les lecteurs sur la cohérence ou l’incohérence des êtres, de leurs actes, de la relation victime/justice et du chemin de la résilience — le « et après ».
Ce roman parle inévitablement d’Amour, d’amitié dans la continuité du premier.
Marion : Quel est le sujet de votre prochain roman ?
Mélodie : Vous voulez savoir quelle est ma routine day. Je plaisante ! Mais vous imaginez bien que je ne peux rien vous révéler… Par contre, je peux vous dire que je prends du thé le matin, après un jogging d’une heure et une douche froide. Là-encore, je plaisante… J’aime le changement et comme je l’avais mentionné dans mon premier roman, il est préférable d’être nomade pour être ouvert au monde plutôt que sédentaire. Mais comme tout le monde, il y a des choses qui changent peu… À bientôt Marion !
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